The Orchid Genera Anacamptis, Orchis, Neotinea. Buchschatten
Buchschatten Buchschatten
17×24 cm, 544 pages, approximately 700 pictures and extra 113 hybrids on more than 250 pictures, many maps and schematic diagrams - hardcover, thread-stitching
ISBN 978-3-937107-12-7, 98,00 €
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The Orchid Genera Anacamptis, Orchis, Neotinea.
Systematics, Taxonomy, Morphology, Biology, Distribution, Ecology, Hybridisation.
Horst Kretzschmar, Wolfang Eccarius, Helga Dietrich

Nos amis d’outre-Rhin nous gratifient, au choix en allemand ou en langue anglaise pour nous faciliter la lecture (2 éditions séparées), d’une monographie dont le besoin ne semblait pas s’imposer : si les genres Serapias, Epipactis, Ophrys, Gymnadenia, Dactylorhiza notamment connaissent depuis 20 ans une inflation du nombre de leurs espèces qui devra bien un jour se calmer pour permettre de faire le point, les « Orchis », au sens vernaculaire du terme, sont restés à l’écart du foisonnement de propositions de nouveaux taxa, surtout au rang spécifique.
Cela ne les a pas empêchés de défrayer la chronique avec l’arrivée de nouveaux outils offerts par la biologie moléculaire, admis par certains, repoussés par d’autres. Les auteurs de cet ouvrage ont adopté les conclusions des chercheurs britannniques (R. Bateman, M. Chase, A. Pridgeon…) amenant à classer de nombreuses espèces d’Orchis (au sens scientifique) dans les deux genres connus Anacamptis et Neotinea, sachant qu’Aceras a été abandonné, malgré son absence d’éperon. L’alternative était de regrouper une bonne douzaine de genres sous Orchis, assurément un choix sans grand succès prévisible. Ce fut donc une occasion pour procéder à des recombinaisons de taxa, vérifier la validité de certains d’entre eux et offrir à l’amateur le plaisir de savourer leur diversité morphologique.
Nous voici donc face à un tour d’horizon complet, critique, couvrant la dition habituelle, à savoir l’Europe et le bassin méditerranéen. L’étude des Orchis remonte à l’Antiquité, les premières mentions connues apparaissant chez Théophraste au 4ème siècle avant notre ère. Nous en profitons pour réviser nos classiques avec l’évocation des apports des botanistes européens jusqu’à nos jours.
La conception du genre et de l’espèce est abordée sous l’angle phylogénétique, aboutissant à grouper dans un même genre des plantes descendant d’un ancêtre commun et à exclure de ce genre les espèces d’une autre lignée. Les méthodes d’analyse des fragments d’ADN font l’objet d’une présentation bien utile pour les non-spécialistes. La palynologie (pollen) et la morphologie des graines complètent la panoplie du scientifique. La morphologie (aspect extérieur) reste un complément non négligeable et… bien utile lorsque la génétique n’a pas encore servi pour certains taxa.
En collaboration avec plusieurs grands Herbiers, chaque taxon a fait l’objet d’une minutieuse vérification du respect du Code de Nomenclature. Il n’en ressort pas de vrais chamboulements, mais un grand retour des sous-espèces et pas mal de mises en synonymie, que je vous laisse découvrir. Le rang variétal est ignoré. Les auteurs ont dû, face à des disparitions ou manques d’holotypes, choisir des lectotypes, voire des néotypes. Des taxa peu connus, de l’est de la dition, nous feront rêver d’un Moyen-Orient en paix où les humains pourront botaniser (les photos prises dans ce secteur remontent souvent à une quinzaine d’années).
Chaque monographie comporte de nombreuses rubriques : holotype, synonymes, étymologie, morphologie, biologie, cytologie, écologie, variabilité, distribution, statut et menaces. La plupart sont bien sûr classiques, mais leur intérêt réside dans la richesse de l’information et l’abondance des commentaires. La morphologie repose le plus souvent sur les caractères-clefs et délimitatifs par rapport aux espèces proches. La biologie aborde le cycle végétatif complet, ainsi que des données au niveau des populations. On remarquera qu’il reste bien des observations de pollinisateurs à faire. Les détails sur la variabilité intraspécifique vont exciter bien des passionnés, d’autant qu’ils sont illustrés par de nombreuses photos.
L’iconographie apporte elle aussi de belles surprises, avec en moyenne 12 à 15 illustrations pour chaque espèce et 5 par sous-espèce. Pas de lusus comme dans « Les Orchidées Grandeur Nature » de l’ami Rémy Souche, mais une palette la plus diversifiée possible (je sais, Orchis purpurea mérite une encyclopédie à lui seul), et sous tous les angles :
station, plantes en pied, en feuilles ou boutons, de profil, organes reproducteurs, capsules… mais aussi, grande innovation, des photos de parts d’herbiers avec le type. Pour couronner le tout, nous avons droit à des vues au microscope à balayage des pollinies et des graines, lesquelles ne font pas apparaître de différences majeures entre une espèce et ses sous-espèces. Des dessins représentent les organes souterrains et permettent des comparaisons de labelles. Il ne manque vraiment plus que les portraits psychologiques !
Un feu d’artifice d’hybrides, dont des douteux et les intergénériques avec les Sérapias, vient encore nous régaler pour clore ce festin.
Je vous invite à vous joindre aux convives ! [Thierry Pain, Journal Lórchidophil, 2007]

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